C'est quoi la risographie ?

Ça vient d’où ?

Le procédé est inventé en 1946, au Japon, par Noboru Hayama. Il commercialise sa technique grâce à la société Riso Kagaku Corporation, aujourd’hui mondialisée.

La risographie a été beaucoup utilisé (et l’est toujours) par les écoles, églises ou syndicats, car elle permet aux organisations d’être autonomes pour imprimer rapidement, en grande quantité, et à bas coût.

Le rendu très particulier de la risographie (la fameuse "trame riso") et ses potentiels "heureux accidents d’impression" ont très vite été repérés par les artistes, illustrateur·rices et graphistes (toujours dans les bon coups celleux-là).

Comment ça fonctionne ?

On pourrait vous expliquer dans le détail la technique mais ce ne serait pas forcément clair, alors on vous conseille de regarder cette vidéo réalisée par Riso, qui explique très bien le principe. C'est en anglais mais ne vous inquiétez pas c'est très visuel !

Comment on utilise les couleurs en riso ?

La risographie est une technique d’impression couche par couche, comme la sérigraphie. On imprime donc les couleurs une à une (ou, dans le cas de notre machine, deux par deux).

Les encres riso ne sont pas opaques, ce qui permet d'utiliser les superpositions de couleurs pour en créer de nouvelles. Par exemple, en superposant un aplat de bleu sur un aplat de jaune, ça va donner du vert. À partir de là, une infinité de couleurs sont accessibles, en variant le taux d'encrage des couleurs : un aplat de 100% bleu sur un aplat de 50% jaune donnera un vert d'eau, alors qu'un aplat de 100% jaune sur un aplat de 50% bleu donnera plutôt un vert clair.

Attention cependant à ne pas trop charger en différentes encres, le papier risque de mal absorber les encres. Se limiter à 4 passages encrés, c'est pas trop mal.

Sur logiciel PAO, vous pouvez simuler le rendu de superposition des encres en appliquant une opacité en mode produit sur vos objets colorés.

Comment prépaper les fichiers pour imprimer en risographie ?

C'est l'une des étapes les plus importantes pour imprimer en risographie, afin d'éviter tout problème. On fait au mieux pour vérifier les fichiers que vous nous donnez, mais tout n'est pas visible et nous ne sommes pas responsables si on passe à côté d'un problème. 

L'idée principale est que vous devez nous envoyer un fichier par couche de couleur que vous souhaitez imprimer, ainsi qu'un aperçu couleur avec toutes les couches superposées.

Quel format de fichier ?

Des .pdf ou .tiff en 300dpi. Le nom du fichier doit se nommer ainsi : votrenom_couleur.pdf

Quel type de fichier ?

Il nous faut un fichier en niveau de gris par couche de couleur (surtout pas de RVB, CMJN ou Multicouche).
Pour cela, il ne suffit pas de seulement convertir votre image en niveau de gris. Par exemple, si vous souhaitez imprimer une couche rouge avec plusieurs valeurs d'encrage, les éléments de rouge à 100% doivent être en noir à 100%, les éléments de rouge à 50% doivent être en noir à 50%.

N'utilisez pas le noir par défaut sur les logiciels de PAO, mais bien un vrai noir RVB (0, 0 ,0).

Les fichiers ne doivent pas comporter de calques ou d’effets et chaque couche doit être aplatie, afin d’avoir des fichiers plus légers.

Séparation automatique des couches

Dans le cas de photographies ou d'illustrations qui n'ont pas été créées pour être imprimées en riso, on peut utiliser des techniques de séparation automatique des couches.

À l'atelier on utilise les profils de couleurs de Colorlibrary (à utiliser sur Photoshop ou Affinity Photo) ; ou bien le logiciel Spectrolite (sur MacOs), qu'on vous recommande vivement parce qu'il est très simple d'utilisation et très complet (pensé spécialement pour la Riso).

Il y a également des profils de couleurs chez There There Now ou Risolve.

On peut trouver d'autres outils utiles, comme Riso Separator ou encore Coloraster. La communauté Riso est très vivante et partageuse, donc il y beaucoup de ressource sur internet !

Les trames

Du fait de la nature technique de la risographie (le pochoir), la machine trame toujours les images qu'elle va imprimer. C'est ce qu'on appelle la "trame riso", bien connue pour son rendu si particulier. C'est comme une trame en diffusion, très fine et irrégulière, et dont seul Riso a le secret. C'est assez texturé, et ça rend les images très "vivantes". 

Néanmoins vous pouvez pré-tramer vos images si vous souhaitez un rendu de trame particulier comme une trame mécanique ou une trame générée avec Stochaster ou Dotraster, par exemple. Dans ce cas-là, la machine ne traitera pas votre image en trame riso (puisqu'elle est déjà tramée).

Les formats et les marges

Notre machine imprime maximum sur du A3. Mais ATTENTION, comme toute machine d'impression, elle a des "marges techniques", aka des zones qu'on ne peut pas imprimer. Ça se présente sous forme d'une marge de 5mm tout autour de la feuille. Si vous ne souhaitez par voir apparaître ce blanc tournant sur vos impressions, il faut imprimer votre image avec un "fond perdu", ce qui aura pour effet de réduire un peu le format. Dans tous les cas il faut nous envoyer un fichier en plein format (avec 5mm de marge tournante pour les A3), mais souvenez-vous qu'on coupe 5mm de chaque bord de l'image dans le cas d'une impression avec fond perdu.

Formats sans fond perdu (mais marges de 5mm)

A3 : 297 × 420 mm
A4 : 210 × 297 mm
A5 : 148 × 210 mm
A6 : 105 × 148 mm
Cartes de visite : 85 × 55 mm

Formats finis avec fond perdu (sans marge)

A3 : 287 × 410 mm
A4 : 200 × 287 mm
A5 : 138 × 200 mm
A6 : 95 × 138 mm

Les imperfections

La riso c'est une technique d'impression avec (il faut bien le dire) pas mal d'imperfections ! À la base prévues pour de la bureautique, les ingénieur·euses riso n'ont pas pensé leurs machines selon le principe de la grande précision. Mais ce sont justement ces imperfections qui la rendent aussi chouette à utiliser, car de ce fait chaque sortie de machine est différente. Ça fait que la riso est une technique d'impression "vivante", qui bouge constament selon plusieurs critères.

Prévisualisation vs Impression

Il faut bien avoir en tête, au moment où on passe le cap de l'impression riso, que la prévisualisation à l'écran ne sera jamais (JAMAIS !) fidèle à l'impression finale. Que ce soit concernant les couleurs qui seront toujours différentes, ou bien les calages entre les couches qui bougeront toujours un peu… L'écran nous donne seulement une idée de ce qu'on obtiendra en impression.

Inégalités d'encrages

Parfois, du fait de la force centrifuge utilisée pour déposer l'encre sur la feuille, l'avant du tirage peut-être un peu plus encré. Il peut également arriver que des zones prenant toute la hauteur de la feuille paraissent plus encrées : c'est dû aux placement des buses distribuant l'encre, et c'est surtout visible sur les grands aplats. En aucun cas ça ne ruine un tirage !

Traces de roulettes

Ahlala les fameuses traces de roulettes qu'on nettoie tout le temps mais qui reviennent toujours… Dû au fait que la machine utilise des roulettes en plastiques pour "attraper" les feuilles à l'entrée, l'encre déjà présente sur le tirage se dépose sur la roulette et se multiplie sur les tirages suivants. Si vous souhaitez éviter cela, ne prévoyez aucune zone encrée sur tout le centre de la feuille dans sa hauteur, ou bien (moins contraignant) ne prévoyez aucune zone encrée sur une bande de 25.4mm de hauteur sur toute la largeur de la feuille, en haut de feuille.

Décalages

On n'aura de cesse de le redire, la riso ça bouge tout le temps ! Donc parmi vos tirages, certains auront un petit décalage visible entre les couches de couleur, d'autres pas. On fait au mieux pour que ce soit le moins pire possible, mais partez du principe que le calage parfait en riso n'existe pas ¯\_(ツ)_/¯
Une manière d'éviter au mieux les décalages visibles est de faire se superposer légèrement vos couleurs l'une sur l'autre, sur vos fichiers d'impression.

On apprend aussi

On l'avoue, on n'est pas des supers héros de l'impression riso. Ça fait maintenant quelque temps qu'on imprime et on commence à avoir l'habitude de contrer certains problèmes, mais des problèmes il y en a toujours de nouveaux selon les projets ! Donc voilà, on est en constant apprentissage aussi ♥

Télécharger le nuancier de l'atelier en .ase (à utiliser sur la suite Adobe, suite Affinity, Spectrolite)

Télécharger le nuancier de l'atelier en .pdf

Les papiers que nous proposons sont les suivants : 

• Munken Print White 18 80g/m2 → papier offset, blanc légèrement cassé, léger grain. 
• Munken Print White 18 115g/m2 → papier offset, blanc légèrement cassé, léger grain.
• Munken Print White 18 150g/m2 → papier offset, blanc légèrement cassé, léger grain.
• Munken Lynx 150g/m2 → papier offset, blanc, très lisse.
• Wingo 200g/m2 → papier "dessin", blanc tirant vers le crême, grain moyennement prononcé.

Nous avons également en stock plusieurs papiers colorés :

• Clairefontaine 80g/m2 → papier offset, disponible en bleu, jaune, canari, vert…

Si vous souhaitez imprimer sur votre propre papier, merci de nous indiquer toutes les caractéristiques de celui-ci (nom, grammage, type de main, etc.) Sachez que les risos impriment seulement sur les papiers non-couchés (et notre machine n'accepte pas les papiers de plus de 250g). Et même dans cette catégorie nous ne pouvons pas vous garantir que tous les papiers passent bien :)
Prévoyez donc du stock en plus, et organisons-nous pour faire des tests en amont.

Vous trouverez ci-dessous deux formulaires (à choisir selon le type de projet que vous souhaitez faire : affiche/cartes ou édition).

Merci de tout bien remplir, ça nous envoie un mail avec les infos et on vous répond le plus vite possible !